Au commencement de la création...

Publié le 11 Décembre 2015

Avant la création de la terre, il y avait deux mondes :

- au nord le Niflhejm, ou monde des brouillards,

- au sud le Muspelhejm, ou monde du feu, lumineux et ardent ; Surt au glaive amboyant en gardait les limites.

Au centre du Niflhejm était situé le puits Hvergelmir, d’où sortaient douze rivières, auxquelles on donna le nom d’Élivaager.

Le gouffre Ginnungagap séparait les deux mondes.

L’Élivaager s’éloignait tant de sa source que les parties liquides qui y étaient contenues se congelaient et se transformaient en un terrain solide, et quand la glace commença à charrier les éléments, et que des vapeurs y descendirent, elle se convertit en givre.

S’amoncelèrent alors des couches de givre dans la partie boréale du Ginnungagap, où régnaient l’orage et la tempête.

L’autre partie du gouffre, qui tenait au Muspelhejm, était au contraire ardente, lumineuse et douce comme l’air calme.

Le souffle de la chaleur rencontra celui du givre, qui fondit et découla par gouttes, et des gouttes vitales naquit la première forme humaine, nommée Ymer, qui devint l’aïeul des Hrimthurses.

Les gouttes de givre donnèrent encore naissance à une vache, qu’on nomma Oedhumla ; de la mamelle de cet animal sortaient quatre torrents de lait, dont se nourrissait Ymer.

La vache léchait des morceaux de glace salée qui lui fournissaient la nourriture.

Des cheveux d’hommes furent le produit du premier jour que la vache lécha ; une tête d’homme naquit le deuxième jour, et le troisième jour parut un homme entier, qui était beau, grand et fort.

On lui donna le nom de Bure. Son fils était Boer qui, avec Bestla, lle d’un géant, devint père de trois fils : les dieux Odin, Vile et Vé.

Le géant Ymer s’endormit et se couvrit de sueur.

De dessous son bras gauche sortirent alors un homme et une femme ; et de l’embrassement de ses pieds naquit un fils, de qui descend la race des Hrimthurses.

Les fils de Boer, les dieux Odin, Vile et Vé, tuèrent le géant Ymer.

De ses blessures s’écoula tant de sang que la race entière des Hrimthurses s’y noya, à l’exception de Bergelmir, qui se sauva en se réfugiant dans son arche.

Il devint plus tard l’auteur d’une nouvelle race de géants.

Les trois dieux prirent le corps inanimé d’Ymer et le placèrent au milieu de Ginnungagap ; de sa chair ils rent la terre, de son sang la mer, de ses os les montagnes, et de ses cheveux les forêts.

La terre ferme eut pour ceinture l’océan.

Les dieux assignèrent aux Hrimthurses les limites de la terre pour demeure.

Derrière leur domicile, les dieux élevèrent Midgaard, la résidence des hommes, qu’ils entourèrent des sourcils d’Ymer.

De son crâne ils formèrent la voûte du ciel ; quatre nains, le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest, portent la voûte sur leurs épaules.

Les nuages, errant sur le firmament, furent formés du cerveau d’Ymer.

Mais les étincelles qui sortaient de Muspelhejm, et qui flottaient en l’air, reçurent leur place sur le ciel, d’où elles éclairent la terre, tandis que les dieux en règlent la marche.

Sur la plage, les fils de Boer trouvèrent deux arbres, dont furent créés deux êtres humains.

Odin les anima d’un souffle de vie ; l’esprit et le mouvement furent les dons que leur fit Vile.

Vé ajouta à ces bienfaits la vue, le parler et l’ouïe.

L’homme reçut ensuite le nom d’Ask et la femme celui d’Embla.

La race humaine descend de ce couple, dont la résidence était à Midgaard.

Nat (la nuit) était fille d’un géant, nommé Narfé ; elle avait le teint noir comme la race à laquelle elle tenait.

Elle fut mariée à Delling, qui était de la famille des dieux.

Leur fils, qui était blanc et beau comme son père, reçut le nom de Dag (le jour).

Le dieu des dieux offrit à Nat et à Dag deux chevaux et deux chars, puis il les plaça sur le firmament et traça l’orbite qu’ils auraient à parcourir autour de la terre.

Le char de Nat, qui précède la course, est traîné par le cheval Rimfaxe (“à la crinière de givre”) ; des gouttes découlent de son frein et produisent la rosée qui tombe dans les vallons.

Le char de Dag est traîné par Skinfaxe (“coursier fougueux”) ; de sa crinière jaillissent les rayons qui éclairent le ciel et la terre.

Un homme, portant le nom de Mundilfoere, devint père d’un fils et d’une fille ; ces enfants étaient d’une beauté si éblouissante qu’il leur donna le nom de Soleil et de Lune.

Mais, furieux de tant d’orgueil, les dieux enlevèrent les deux enfants et les placèrent au ciel.

Soleil eut la fonction de conduire les chevaux, attelés au char de l’astre du jour, Lune celle de diriger la course de la lune ; c’est encore elle qui décide des différentes phases de la planète.

La course du soleil est rapide, car il est poursuivi par un géant, vêtu de la dépouille d’un loup ; un autre géant court en avant à la poursuite de la lune.

Au centre du monde, les dieux édifièrent Asgaard, qui devint la résidence des dieux et de ceux qui leur appartiennent.

Le pont tremblant, nommé Bifrost, s’étend du ciel jusqu’à la terre ; la nuance rouge de l’arc-en-ciel est le feu crépitant qui doit défendre le ciel contre l’assaut des Hrimthurses.

Au commencement de la création...

Rédigé par Freyja

Publié dans #Monde

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